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Actualités

Esthétique et politiques du corps

Recherches féministes

Vol. 34, n°1 – 2021

Sous la direction de
Amélie Keyser-Verreault et Élisabeth Mercier

Les politiques du corps ont toujours constitué un enjeu féministe important. Qu’il soit objet ou sujet, individuel ou collectif, orné, maquillé, aminci ou engraissé, épilé ou poilu, bronzé ou blanchi, sexualisé ou couvert, déformé, mutilé, opéré, marchandé, soumis ou résistant, le corps anime tant les réflexions et les recherches que l’activisme et les pratiques féministes. Entre les analyses du corps comme lieu de lecture des structures de pouvoir jusqu’à celles qui font du corps un outil de résistance ou d’affirmation de soi, en passant par les approches proposant autre chose que ce classique débat structure/agencéité, les apports théoriques entourant les politiques du corps s’avèrent riches et toujours en plein foisonnement. L’objectif du présent numéro thématique consiste à rassembler différents points de vue féministes, perspectives théoriques et approches méthodologiques pour analyser les enjeux contemporains liés au corps, sur le plan tant esthétique que politique. Les textes attendus pourront s’inscrire, sans toutefois s’y limiter, dans l’un des cinq axes de réflexion venant baliser le présent appel de textes :

1) Impératif néolibéral : Comment, dans un contexte où l’idéologie néolibérale est de plus en plus globalisée, le corps devient-il le lieu d’un entrepreneuriat de soi? Comment l’estime de soi agit-elle comme un impératif moral à cet effet? Quels sont les savoirs, les normes et les injonctions biopolitiques qui sous-tendent l’entrepreneuriat esthétique? Pensons, par exemple, à la valorisation néolibérale de la santé et à l’équation santé-minceur beauté. Comment les sexualités et les plaisirs corporels se comprennent-ils dans le contexte néolibéral?

2) Beauté et intersectionnalité : L’idée ici est d’examiner les normes corporelles concernant le poids, la racialisation, l’âge, la corpulence, la couleur de la peau, les cheveux, etc., ainsi que les façons dont ces normes se déploient au croisement du handicap, de la classe sociale, de l’ethnicité, de l’identité de genre et de la sexualité.

3) Pratiques de résistance et militantisme : Cet axe renvoie aux enjeux de résistance devant les normes corporelles et les pratiques militantes axées sur le positivisme corporel (body positive) et la valorisation de beautés et de corps atypiques, en particulier sur Internet et les médias sociaux. La visibilité des corps queers, trans ou intersexes comme discours subversifs des normes sexuelles et de genre, participant d’une prolifération des possibles corporels et des articulations sexe-genre-désir fait aussi partie de cet axe. Les usages de la nudité corporelle par des activistes ou alors par des artistes proposant des représentations alternatives, grotesques, etc., du corps pourront également être explorées.

4) Beauté et moments de vie : Comment comprendre l’extension du souci pour la beauté à des moments de la vie et à des états qui lui échappaient jusqu’alors? Pensons à l’enfance, à la grossesse, à la vieillesse ou à la maladie. Comment les normes de beauté sont-elles enseignées, acceptées, intériorisées ou contestées dans l’enfance? Comment les corps « vieux » sont-ils représentés? Comment la maladie estelle devenue, elle aussi, un moment où s’exprime le souci esthétique?

5) Interventions esthétiques et extensions prosthétiques : Ce dernier axe a pour objet d’explorer les enjeux d’ordre culturel, social et éthique soulevés par la relation corps-technique. Qu’il s’agisse du recours aux techniques de modification corporelle (chirurgie esthétique, maquillage, épilation, injections) ou encore de l’incorporation et de l’extension des fonctions corporelles et des sens par les technologies (implants, prothèses, procréation médicalement assistée (PMA), utérus artificiel). Comment la technologie permet-elle de déconstruire le corps genré, racialisé, sexualisé, capable ou, au contraire, vient-elle renforcer les compréhensions traditionnelles du genre? Qu’en est-il des pratiques de quantification de soi et de surveillance des corps qui se raffinent, notamment avec les nouvelles technologies digitales et les médias sociaux?

Les propositions (300 mots) doivent parvenir à la revue avant le 1er octobre 2019. Les manuscrits (6 500 mots) doivent être soumis au plus tard le 1er septembre 2020 et respecter le protocole de publication (www.recherchesfeministes.ulaval.ca/). Ils doivent être transmis au secrétariat de la revue (revuerecherchesfeministes@ccb.ulaval.ca) ainsi qu’aux responsables du numéro : Amélie Keyser- Verreault (amelie.keyser-verreault.1@ulaval.ca) et Élisabeth Mercier (elisabeth.mercier@soc.ulaval.ca).