Solitude(s) Réflexions interdisciplinaires
Journée d’étude de l’Association Interdisciplinaire des Doctorant.e.s de l’Ouest en Confluences – jeudi 9 septembre 2021
En visio-conférence
Solitude(s)
Réflexions interdisciplinaires
Considérée comme la « situation de quelqu’un qui se trouve sans compagnie, séparé de ses semblables » (CNRTL, 2021), la solitude peut être temporaire ou durable. Qu’elle soit intentionnelle ou involontaire, éprouvée ou observée, analysée ou interprétée, elle fait intervenir et renvoie à des réflexions et à des représentations multiples et variées. En effet, elle fait l’objet de croyances, de théorisations et de pratiques selon les époques et les espaces. Elle constitue dès lors un élément de débat à la fois social, culturel et politique, mais aussi un objet d’étude protéiforme susceptible d’être étudié dans les diverses disciplines des sciences humaines, sociales et économiques.
L’objectif de cette journée d’étude est de réfléchir aux enjeux passés et contemporains inhérents aux solitudes grâce aux présentations et aux échanges interdisciplinaires proposés par des jeunes chercheur.e.s.
Solitude imposée et solitude choisie
La solitude est traditionnellement pensée en tant qu’expression consécutive à une contrainte. Dans cette perspective, les individus expérimentent une solitude perçue de manière négative (KAUFMANN, 1995). Les intervenant.e.s pourront analyser le sentiment de solitude qu’il soit consécutif aux expériences d’isolement, de séparation, de rejet ou encore de perte (DUPONT, 2010). La solitude est alors imposée par un tiers ou par des évènements fortuits. A l’inverse, la solitude peut être choisie, comme l’illustre Rousseau par les rêveries du promeneur solitaire. La solitude choisie renvoie aussi à l’image de l’ermite ou de l’écrivain retranché dans sa tour d’ivoire. Elle est alors perçue comme une expérience positive. Dans les deux cas, les histoires qui en résultent contribuent à nourrir des imaginaires et des mythes qui traversent les siècles. Ces deux solitudes peuvent aussi se rapporter à certaines problématiques de santé publique, que ce soit d’ordre psychologique ou somatique.
Solitude en présence
La solitude peut aussi être entendue comme un état ou un sentiment perçu et vécu à l’échelle individuelle mais pourtant fortement confronté aux contextes collectifs (SCHURMANS, 2004). Ainsi, considérée comme un moment pendant lequel une personne est consciente et éprouve le fait d’être seule, elle se définit comme un rapport déficient, qui vient souligner la présence de l’absence. Dès lors, il pourra s’agit d’interroger l’absence de sentiment d’appartenance, à mettre en lien avec les notions de stigmate (GOFFMAN, 1963), de marginalités, d’interactions interindividuelles et d’intragroupes.
Solitude virtuelle et solitude réelle
La journée d’étude permettra de questionner la manière dont les technologies ont changé les appréhensions du réel, en révolutionnant les rapports humains et sociaux. En effet, elles ont particulièrement impacté les solitudes, en permettant la mise en relation des individus pourtant à distance. Virtuelle, potentielle, cette mise en relation n’a fait que souligner le caractère toujours à réaliser de la présence de l’autre et l’existence d’un « désert du réel » (BAUDRILLARD, 1981). Il pourra être question d’étudier la manière dont ces procédés et ces instruments peuvent aussi générer des formes de solitudes virtuelles malgré toutes les possibilités de communications apportées par ces technologies.
Les solitudes des chercheur.e.s
La journée d’étude pourra aussi traiter des expériences de solitudes rencontrées par les jeunes chercheur.e.s. Récemment, la crise sanitaire a incontestablement marqué les réalités vécues par ces derniers de par son ampleur et son caractère durable. En contrariant voire en rendant impossibles les contacts humains, elle a engendré des adaptations protocolaires et organisationnelles successives qui ont contribué à exacerber les solitudes. Parce que de telles expériences agissent plus ou moins directement sur le travail, la vie et le bien-être des chercheur.e.s, cette crise a fortement influencé les réflexions scientifiques et épistémologiques, influences qu’il s’agira d’interroger.
Conditions de soumission
Les masterant.e.s, doctorant.e.s et jeunes chercheur.e.s souhaitant soumettre une proposition de communication devront rédiger un texte résumé de 400 mots maximum. Devront y être inscrits leurs nom(s) et prénom(s), leur statut, leur université et leur laboratoire de rattachement, leur discipline et le format de communication souhaité (communication orale ou poster). Les communications orales, de vingt minutes, pourront être accompagnées d’un diaporama. Elles peuvent être faites dans un format individuel ou à deux voix.
Les posters, accompagnés d’une présentation de cinq minutes, devront être au format 16/9.
Les propositions devront être envoyées à l’adresse mail suivante : asso.aidoc@gmail.com
Date limite de soumission : 28 mai 2021
Comité scientifique
• Carole AUROY, Professeur en Littérature française, CIRPALL
• Cécile CANUT, Professeur en Sciences du langage, Université Paris Descartes, CERLIS.
• Louis DUPONT, Professeur en Géographie culturelle et sociale, Sorbonne Université, Laboratoire Espaces Nature et Culture.
• Corinne LUXEMBOURG, Maître de conférences en Géographie et aménagement, École d’architecture de Paris-la-Villette.
• David NIGET, Maître de conférences en Histoire contemporaine, Université d’Angers, TEMOS.
• Maria PATRICIO-MULERO, Docteur en Sociologie de la culture.